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Le 3ieme Forum des Femmes du Gbabandi s’est tenu les 8 et 9 mars 2021 à Bertoua à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme. Plus d’une vingtaine de femmes autochtones (Baka, Bagyeli, Bakola et Bedzang) venant des régions de l’Est et du Sud Cameroun se sont réunies pendant deux jours. L’objectif de l’atelier tel que défini par les femmes était pour elles d’être outiller sur la législation encadrant les droits des peuples autochtones, mais avec un focus sur les droits des femmes en particulier. En effet, les participantes ont pu acquérir des connaissances sur les outils internationaux, régionaux et nationaux qui encadrent leurs droits en lien avec la gestion des ressources naturelles. Elles ont également accueilli la coordinatrice nationale du REFACOF (Réseau des Femmes Africaines pour la gestion Communautaire des Forêts), pour créer des liens et partager des connaissances.




Leadership féminin

Les femmes ont été formées sur le leadership féminin en rapport avec la Journée Internationale de la Femme. En effet, elles ont échangé sur les éléments de base du leadership notamment un rappel des notions de base du genre, quelques aspects et considérations du genre, les possibilités de transformation des inégalités et le niveau de participation des femmes dans la prise de décision au niveau local.



Échange PFNL

Cette occasion a également servi aux femmes autochtones d’avoir une plateforme d’échanges sur les différents produits forestiers non ligneux (PFNLs) tels le djansang, le mbalaka, le quatre-côté, le miel et certaines écorces de pharmacopée. Par ailleurs, elles ont échangé sur leur équivalence en termes d’appellation dans leurs différentes zones d’origine. Les femmes ont donc profité de ce panel pour partager sur les vertus des produits et sur leur commercialisation. Elles ont pu dans leur échange identifier les PFNLs recommandés pour leur utilisation ou leur commercialisation sous certaines conditions. En effet, elles ont échangé sur la catégorie des PFNLs et particulièrement sur les PFNLs secondaires qui les concernent plus notamment le djansang, le bitter cola, les fruits des bambous, le mbalaka, le nding. Elles ont également échangé sur les modalités d’exploitations de ces produits, sur la composition du dossier pour l’obtention des autorisations, les quantités à prélever, etc.

A cette occasion, elles ont précisé que leur enlever les forêts c’était « les tuer à petit feu » car pour elles, la forêt est une véritable source d’approvisionnement tant pour les produits de consommation que pour la pharmacopée.

En effet, les peuples autochtones vivent des produits de la forêt notamment la pèche, la chasse, la cueillette. De plus en plus les peuples autochtones perdent leurs forêts du fait de l’octroi par l’Etat des concessions soient agricoles soient forestières ou minières ce qui limite leurs activités, contribue à freiner leur bien-être et à développer la pauvreté au sein de ce groupe.




Double discrimination de la femme autochtone

Les femmes de la plateforme ont identifié de nombreux problèmes de discrimination et de stigmatisation par lesquelles elles passent. En effet, la femme autochtone subit une double discrimination, en plus des stéréotypes du fait de son appartenance à ce groupe elle fait également face à certaines limites coutumières ou culturelles liées au sexe, ce qui limite son épanouissement social. Elle n’a le plus souvent pas une autonomie financière et pas de capacité de fonctionnement car pour la plupart, ces femmes n’ont bénéficié d’aucune éducation formelle, d’aucun encadrement. Elles font face à une exploitation par les femmes « antous » dans les champs desquelles elles vont travailler pour toute une journée à raison de 500 Fcfa par jour. D’un autre côté, les cessions des terres par l’état est un véritable cauchemar pour ces femmes.


Mobilisation

Des déchanges, il est ressorti que pour arriver à un leadership économique fort, les femmes autochtones doivent se mobiliser et prendre conscience du potentiel que regorge leur forêt, ce qui leur permettra de développer ou d’améliorer les activités génératrices de revenus des produits issus de la forêt, et à créer des alliances et des partenariats dans toute la chaine de valeur et pour l’écoulement des produits de la cueillette. Cette autonomisation financière permettra aux femmes autochtones d’être financièrement indépendante et leur permettra également de sortir progressivement de la pauvreté.



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Financé par l'Union européenne


On July 23 and 24, under the canopy of the Nomedjo community forest in Lomié, the Gbabandi Platform came together for its second General Assembly.


Gbabandi platform 2nd General Assembly


Established in 2016, Gbabandi currently comprises nine indigenous organisations, with others expected to join in the near future.


Gbabandi platform participants


Over 100 Baka and Bagyeli attended the two-day meeting, travelling from various forested regions of Cameroon – from the west coast near Kribi, to the Central African border. Indigenous Bedzang and Mbororo groups were also represented. The sub-divisional officer for Lomié opened the meeting, praising the platform for its initiative and stressing the importance of education for these forest communities.


In preparation for the event, dozens of moungoulous were constructed by the receiving Baka community of Nomedjo. These traditional shelters are built using leaves and branches, and they housed the participants in the forest for the duration of the Assembly.


Constructing the moungoulous

A conference room was also built for the occasion, which the local Baka community will continue to use after the event for their own meetings.


Constructing a conference room


Renewal of the governing body

Gbabandi’s governing body was renewed by vote, after verification that quorum was attained. Representativity across the platform’s seven key roles (Coordinator, Vice Coordinator and Thematic Representatives) was important for the platform – four posts are now held by women and three by men; three of which are from Bagyeli organisations and four from Baka organisations. Thematic areas include education, women and family, land and natural resources, health, and economic development.


Voting on the governing body


Gbabandi also welcomed its new Facilitator, Clemence Martiale Tabodo, who will assist the platform in its organisational development over the coming years.


Conservation and human rights – an indigenous perspective

A key topic for discussion was the issue of conservation and human rights. The platform members shared their experiences of conservation initiatives from their respective areas – notably around the Ngoyla Wildlife Reserve and the Lobeke, Boumba Bek and Nki National Parks. There was some discussion on MOU processes, their strengths and weaknesses, and how indigenous peoples’ perspectives can be better represented and respected. The platform is considering drafting a position statement on the subject, as they have previously done for land rights and citizenship.


Moungoulous in the forest


Keta Project

The Assembly also provided a space to officially launch the new EU-funded Keta project. Keta – the Baka word for “dream” – began in April 2019 and runs until March 2022.


The Keta Project


Its objective is to strengthen the active participation of forest-based indigenous peoples (both organisations and communities) in sustainable natural resource management, in order to enhance the promotion, protection and defence of indigenous peoples’ human rights.

Key components of the project include organisational capacity building support for the Gbabandi platform; a tailor-made training programme for indigenous leaders; training on key natural resource management issues; and support for an Indigenous Women’s Network.

Keta has been designed in conjunction with indigenous associations as a follow-on from the EU Cameroon project, which initially supported the creation of the Gbabandi Platform. Project partners are FPP, Okani and Gbabandi.


Participants

Women attending the Gbabandi AGM


Men attending the Gbabandi AGM


An outdoor gathering at the Gbabandi AGM


Indigenous leaders

Bagyeli leader, President of ARBO


Gbabandi Thematic Representative for Women and Family (ABAGUENI)

Baka leader, ASBAK


Gbabandi

The Gbabandi platform fills a gap that no other civil society platform or national NGO offers to forest indigenous peoples in Cameroon – notably, direct representation and advocacy by indigenous forest peoples themselves. Member organisations are based throughout Cameroon’s South and East forest regions representing Baka and Bagyeli peoples (it is hoped that the Bedzang will join soon). Each organisation has links with local Baka and Bagyeli communities in its area of operation. It is estimated that over 100 indigenous communities have links with the platform through these different member organisations, and this number is growing. Platform members currently include: Okani, ASBAK, ADEBAKA, ABAGUENI, ABAWONI, ARBO, ASBABUK and CADDAP.


Cet événement a eu lieu grâce au soutien de l'Union européenne.


Les 23 et 24 juillet 2019, sous le couvert de la forêt communautaire Nomedjo à Lomié, la plateforme Gbabandi s'est réunie pour sa deuxième Assemblée Générale.


Plateforme Gbabandi 2ème Assemblée Générale


Fondée en 2016, Gbabandi comprend actuellement huit organisations autochtones, et d'autres devraient y adhérer dans un proche avenir.


Participants à la plateforme Gbabandi


Plus de 100 Baka et Bagyeli ont participés à cette réunion de deux jours, venant de différentes régions forestières du Cameroun - de la côte ouest près de Kribi, à la frontière de l'Afrique centrale. Les groupes autochtones Bedzang et Mbororo étaient également représentés.


Le sous-préfet de Lomié a ouvert la réunion en complimentant la plateforme pour son initiative et en soulignant l'importance de l'éducation pour ces communautés forestières.

En préparation de l'événement, des douzaines de moungoulous ont été construits par la communauté Baka de Nomedjo. Ces abris traditionnels sont construits avec des feuilles et des branches, et ils ont logé les participants dans la forêt pendant la durée de l'Assemblée.


Créer les moungoulous

Une salle de conférence a également été construite pour l'occasion, que la communauté locale Baka continuera à utiliser après l'événement pour ses propres réunions.


Construire une salle de conférence


Renouvellement de l'organe de gestion

L'organe de gestion de Gbabandi a été renouvelé par vote, après vérification du quorum. La représentativité des sept rôles clés de la plateforme (coordinateur, vice-coordinateur et représentants thématiques) était importante - quatre postes sont désormais occupés par des femmes et trois par des hommes ; trois d'entre eux sont des organisations Bagyeli et quatre des organisations Baka. Les domaines thématiques comprennent l’éducation, femmes et famille, terre et territoire et ressources, santé et développement économique.


Vote sur l'instance dirigeante


Gbabandi a également accueilli sa nouvelle Facilitatrice, Clémence Martiale Tabodo, qui assistera la plateforme dans son développement organisationnel au cours des prochaines années.


Conservation et droits de l'homme - une perspective autochtone

La question de la conservation et les droits de l'homme a été l'un des principaux sujets de discussion. Les membres de la plateforme ont partagé leurs expériences d'initiatives de conservation dans leurs zones respectives - notamment autour de la Réserve de Faune de Ngoyla et des Parcs Nationaux de Lobeke, Boumba Bek et Nki. Il y a eu des discussions sur les processus d’établissement des MoUs, leurs forces et leurs faiblesses, et la façon dont les perspectives des peuples autochtones peuvent être mieux représentées et respectées. La plateforme envisage de rédiger une déclaration sur le sujet, comme elle l'a déjà fait pour les droits fonciers et la citoyenneté.


Moungoulous dans le forêt


Projet Keta

L'Assemblée a également offert un espace pour le lancement officiel du nouveau projet Keta financé par l'UE. Keta – le mot baka pour « rêve » – a commencé en avril 2019 et se poursuit jusqu'en mars 2022.


Le Projet Keta


Son objectif est de renforcer la participation active des peuples autochtones des forêts (organisations et communautés) à la gestion durable des ressources naturelles, afin d'améliorer la promotion, la protection et la défense des droits des peuples autochtones.

Les éléments clés du projet comprennent le soutien au renforcement des capacités organisationnelles de la plateforme Gbabandi, un programme de formation sur mesure pour les « leaders » autochtones, une formation sur les principales questions de gestion des ressources naturelles et le soutien d'un réseau de femmes autochtones.

Keta a été conçu en collaboration avec des associations autochtones dans le prolongement du projet UE-Cameroun, qui a initialement soutenu la création de la plateforme Gbabandi. Les partenaires du projet sont FPP, Okani et Gbabandi.


Participants

Des femmes participant à l'AGA de Gbabandi


Deux participants à l'AGA de Gbabandi


Une réunion en plein air à l'AGA de Gbabandi


Indigenous leaders

« Leader » Bagyeli, Président ARBO


Représentante thématique de Gbabandi - Femmes et Famille (ABAGUENI)

« Leader » Baka, ASBAK


Gbabandi

La plateforme Gbabandi comble un vide qu'aucune autre plateforme de la société civile ou ONG nationale n'offre aux peuples autochtones des forêts du Cameroun - notamment la représentation directe et le plaidoyer des peuples autochtones des forêts eux-mêmes. Les organisations membres sont basées dans toutes les régions forestières du Sud et de l'Est du Cameroun représentant les peuples Baka et Bagyeli (avec l’espoir que les Bedzang rejoindront bientôt). Chaque organisation a des liens avec les communautés locales Baka et Bagyeli dans sa zone d'opération. On estime que plus de 100 communautés autochtones ont des liens avec la plateforme par l'intermédiaire de ces différentes organisations membres, et ce nombre ne cesse de croître. Les membres actuels de la plateforme sont les suivants : Okani, ASBAK, ADEBAKA, ABAGUENI, ABAWONI, ARBO, ASBABUK, CADDAP


Cet événement a eu lieu grâce au soutien de l'Union européenne.

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